Iannée Kirwan

C’est lors de la première ère que naquit Iannée, le 30 avril d’une année particulièrement chaude et productrice. Fille du premier roi d’Aldérante, elle fut promise au trône dès sa naissance, sa mère étant décédée à sa venue au monde. Pour on ne sait quelle raison, bien que la petite fille grandit au milieu de ses nourrices et de ses précepteurs, ne connaissant pas sa mère, elle fut marquée par cette perte et est toujours attristée par le manque de sa génitrice. Elle y pense chaque jour, et culpabilise se rejetant la mort de celle-ci sur le dos. C’est un fardeau qu’elle porte toute seule sans jamais en avoir parlé à quiconque. Pourtant, malgré son chagrin, Iannée a toujours fait face à son destin tout tracé par les règles de la royauté. Elle n’eut pas le choix, et sans porter grande importance à ce qu’on lui demanda, elle se soumit sans aucune difficulté à tous les enseignements que devait recevoir un futur roi ou une future reine. La seule chose qu’elle ne supporta pas fut cette différence que l’on établissait entre hommes et femmes et différentes races. Elle se promit de ne pas faire la même erreur lorsqu’un jour, si elle vivait assez longtemps, elle irait sur le trône d’Aldérante. Son enfance fut bercée par l’éducation stricte et sans répit de la cours, néanmoins, Iannée se fit ses propres opinions et se forgea un caractère d’acier, qui n’était pourtant pas dur, et ne l’est toujours pas.

C’était le printemps, et Iannée accompagnait tous les jours sa guérisseuse préférée, Arwen, pour cueillir les plantes nécessaires aux infusions servant à la guérison de la plupart des maladies. Etrange, mais cette plante, le mouron, avait été découverte par l’Alchimiste de la cours. Il avait découvert les propriétés thérapeutiques de cette plante par simple mégarde disait il sans cesse. Mais Iannée qui aimait beaucoup passer du temps avec lui dans son laboratoire était persuadait qu’il s’agissait d’une toute autre réalité. C’était un vieux, sa réputation était toute faite, mais il était adorable avec la gamine qu’était la fille du roi. Il lui montrait les remèdes élémentaires contre le poison de serpents ou encore une piqure d’araignée. Ainsi, il peaufinait la formation que lui donnait Arwen. Cette jeune fille, était des plus gentilles aussi avec Iannée, et ce jour là, elle la laissa libre de faire ce qu’elle souhaitait. En effet la princesse voulait un peu vagabonder, courir dans l’herbe verte et au milieu des milles et une couleur et odeurs. Elle aimait la nature et savait l’honorer.

« Merci beaucoup Dame Arwen ! », avait elle dit, un sourire jusqu’aux oreilles se dessinant sur ses lèvres.

« De rien Miss Kirwan…allez profiter de cet après midi de liberté ! Mais n’allez pas trop loin s’il vous plait que je vous retrouve facilement. »

« Dame Arwen, je vous ai déjà dit de ne pas m’appeler par mon nom ! Je n’aime pas cette différence de rangs que vous marquez. S’il vous plaît faites un effort pour m’appeler par mon prénom. On m’en a donné un, il faut bien qu’il serve à quelque chose ! »

Elle souriait mais était ferme. Certes il y avait l’usage mais Iannée se forgeait peu à peu son caractère et cette envie de changer les choses quant à la distinction entre les sexes et les rangs. Elle n’aimait pas vraiment, bien qu’elle était consciente que le peuple d’Aldérante avait besoin d’un dirigeant. Mais elle ne voulait pas devenir ce chef, qui devrait prendre de telles décisions, de donner des ordres. Pourtant, un jour ou l’autre elle y serait obligée, de part son sang et l’usage.
Mais pour lors, la jeune fille de cinquante quatre ans qu’elle était s’en allait joyeuse, vagabonder parmi la prairie environnante. Elle ne s’écartait pourtant pas trop des rives de la rivière Elanor, tout comme la guérisseuse le lui avait demandé. Elle courait et dansait dans l’herbe haute lorsque soudain, près d’un vieux chêne qui trônait, là seul, elle vit un garçon, beau et aux traits apaisés, adossé au tronc majestueux. Intriguée, elle n’avait jamais vu de garçons en dehors du Palais, de sa demeure, elle s’approcha lentement de lui. Pas par pas, aussi légère que le vent, aucun son ne filtrant. Elle s’arrêta peut être à un mètre de cet être, concentré sur son livre. Cela devait être un humain, ils étaient proches de la Cité des Hommes. Il était vraiment d’une rare beauté.

« Hum…Hum », dit elle alors pour se faire remarqué.

Le garçon releva les yeux, puis il fut surpris de la vision qui s’offrit à lui et sursautant, il se cogna la tête.

« N’aie pas peur, je ne te veux pas de mal ! Comment t’appelles-tu ? Moi c’est Iannée Kirwan. »

Enthousiaste dans ses mots, elle vint s’asseoir à ses côtés. Puis elle lui sourit, le garçon quant à lui devenait toujours plus rouge jusqu’à atteindre la couleur de la pivoine. Iannée lui prit alors la main et se releva, l’intimant de faire la même chose rien que par ce geste. Elle n’eut aucunement besoin de parler.

« Mais, mais, mai vous êtes la fille du roi ! «

« Et alors, je suis contagieuse ? Je suis moche et tu ne veux pas jouer avec moi ? Je ne suis pas à ta hauteur ? »

Le garçon resta coi devant la réflexion de cette noble jeune fille. Il n’avait pas ôté sa main de celle de Iannée, tout comme il n’avait même pas essayé de fuir. Non il la regardait sans comprendre.

« Je suis une personne comme le tout à chacun tu sais ! »

Le garçon sourit alors à son tour, son cœur s’apaisant et serra joyeusement la main de la jeune fille.

« Ewan Eagle. Enchanté de faire ta connaissance !...On va à la rivière, On pourrait construire un barrage ! »

Iannée acquiesça et le jeune homme l’entraîna alors vers l’eau. Ils s’amusèrent, le restant de la journée, à construire un barrage de fortune puis à le défaire, puis ils se baignèrent et enfin, Arwen appela sa disciple pour qu’enfin elles rentrent au palais. Ce que la guérisseuse ne savait pas c’était le rendez vous que les deux jeunes gens avaient mis au point pour le jour suivant. Et encore le jour d’après, et ainsi de suite.

Les jours se succédèrent ainsi, Iannée et Ewan grandissaient ensembles, lui se faisant homme et elle femme, jusqu’à ce qu’elle reste avec l’apparence d’une jeune fille de vingt ans, ne vieillissant plus, alors que lui continuait son parcours. Il était homme et elle elfe, ils ne pouvaient s’aimer et pourtant, chaque jour els rapprochaient de plus en plus l’un de l’autre, mais ils étaient obligés de vivre leur amour en cachette, loin de la cours, qu’Ewan n’aimait pas et qu’Iannée méprisait pour toutes les distinctions qu’elle imposait. Pourtant, malgré toutes les contraintes ils vécurent leur passion jusqu’à la fin. Mais, comme elle s’y était préparée, Ewan, celui dont elle était tombée amoureuse finit par mourir. Non pas de vieillesse, il était trop jeune encore pour cela, seulement, faisant parti des commerçants les plus demandés, un jour il était partit en mer, mais une grosse tempête avait engloutit le navire et malgré toutes les recherches, aucun corps n’avait été retrouvé. Elle fut effondrée des jours durant, pleurant son amour défunt uniquement la nuit, lorsque personne ne pouvait la voir, lorsque tout le monde dans le palais avait rejoint Morphée. Mais depuis ce jour, elle porte ce beau collier rouge, mystérieux pour tout le monde excepté elle qui le chérit plus que tout.

Iannée, femme du peuple, devint Reine d’Aldérante, destin inné, lors de ses soixante deuxième anniversaire. Une tâche qui lui fut incombée au prix d’une vie. Celle de son père, Aiden Kirwan. Bien sûr il avait ses torts, mais elle l’aimait, c’était son père, sa chair et son sang, la personne qui avait contribué à sa mise au monde. A présent, elle se sentait bien seule, trop seule pour une jeune elfe comme elle l’était. Le trône, elle en hérita ainsi dans le deuil. Celui de son amant et de son père. Situation pourtant assez courante. Tout fut organisé pour que la jeune Reine s’intègre au mieux au sein de son royaume. Les banquets conventionnels furent organisés sur son ordre. Tout se déroula au mieux, car de tout temps, malgré son caractère bien trempé Ianné fut chérie de tous. Il n’eut eut aucun problème de succession, aucune contestation à sa montée au pouvoir. Mais voilà, à présent, elle était seule dans ce monde surpeuplé que représente le royaume d’Aldérante.

Tous ses conseillers, ses nurse et même ses cuisinières, habituées au règne de son père l’aidèrent au mieux, mais le moment qu’elle redoutait le plus arriva, inéluctablement. Elle se devait de trouver un mari. Il s’agissait là de la procédure d’usage, lui disait-on. Cependant, bien que l’on ait pu croire cette épreuve plaisante, pour Iannée, elle était tout autre. Bien sûr, jamais elle n’avait dit à quiconque pour Ewan, c’était un secret qu’elle avait dû garder du fait de sa place à la cours, et bien que cela ne lui avait guère plut, le jeune homme pensant avant tout à elle lui avait fait promettre de ne rien dire. Ainsi, ayant été amoureuse, et portant toujours le deuil de cet homme dans son cœur, la jeune Reine, était effondrée. Elle pensait trahir son amour. Pourtant, elle n’avait le choix, elle l’aimait du plus profond de son âme malgré le décès de celui-ci trois mois auparavant, et elle devait le remplacer par quelqu’un pour qui elle ne ressentirait rien, uniquement pour « faire bien » à la Cours.

Alors, trois mois, deux deuils, et déjà les prétendants se bousculaient, en ce 3 juin de l’année -58, dans la salle du Trône, en vue d’un « entretien » avec leur Reine. Iannée n’aimait guère devoir choisir un fiancé parmi la crique de mâles avides de pouvoir, tous fils à papa. Elle était sûre d’une chose, très peu de ces hommes étaient là pour elle ou essayer de découvrir la femme qu’elle pouvait être. En effet la jeune princesse s’était trop faite mauvaise réputation et à présent, on ne voyait plus que ce qu’elle représentait. Quoi qu’il en soit, après des heures et des heures de tête à tête, il ne restait plus qu’un prétendant. Un homme pas très avenant, un grande barbe brune et de longs cheveux bouclés. Lasse, elle le convia tout de même dans ses appartements, il avait droit à sa chance comme tous les autres.

Contrairement à chacun des hommes qui avaient précédemment foulé le sol de cette pièce, lui ne parla pas le premier et il ne mit aucune fioriture dans ses gestes. Il attendait patiemment qu’on lui dise quoi faire ou quand prendre la parole. Néanmoins, une lueur étrange animait son regard.

« Vous pouvez vous approchez et vous assoir si vous le souhaitez. »

Elle était lasse de tout ceci, et elle souhaitait lui dire de ne rien attendre d’elle, ne serait ce que par respect mais quelque chose, le bon sens peut être, lui indiquait une toute autre voie. En outre, les simples mots qu’elle avait prononcé, si on la connaissait un minimum, voulaient simplement dire qu’elle voulait le voir prendre place face à elle sur le beau fauteuil de velours afin qu’ils puissent parler d’égal à égal. Mais bien qu’il ne la connaisse pas, comme si il avait lu dans ses pensées, sans le moindre mot, il s’accomplit. Et le jeune Reine sourit alors. Elle était surprise certes, mais tout aussi ravie.

« Bien, de quoi souhaitez vous parler à présent mon prince ?

« Je dois vous dire que je ne suis pas prince, ni même noble ma Reine. »

Iannée n’exprima pas le moindre étonnement pourtant, les Dieux savaient à quel point elle fut surprise et de part la réponse et de part la sincérité émanent de ces quelques mots.

« Soit ! Mais juste par curiosité, comment avez-vous passé la sécurité ? Et pourquoi êtes-vous ici alors ? »

Elle craignait un attentat, chose à laquelle tout Roi ou Reine était exposé, mais surtout elle se demandait aiment comment il avait pu passer tous les rangs de la sécurité sans prouver son titre de noblesse et autre genre de paperasse.

« Je vous aime ma Dame…Ne me reconnaissez vous pas ? »

La jeune elfe, ouvrit de grands yeux ronds. Réponse étrange. Si elle le connaissait ? Non. Certes, ce visage caché sous une imposante barbe et des cheveux longs, ces traits, ces gestes, cette simplicité, tout chez cet homme lui rappelait douloureusement…Ewan Eagle, son amour perdu trois mois auparavant, mais il ne pouvait être lui, ce n’était pas possible.

« Comment avez-vous dit que vous vous prénommiez ? »

« Je n’ai pas encore prononcé mon nom ma Dame »

« Ma dame », Iannée se souvenait de l’unique homme qui l’appelait ainsi. Justement, il s’agissait d’Ewan. Toujours le même, mais cela ne pouvait être vrai. Il était pourtant vrai que son nom n’avait pas était annoncé et lui-même ne lui avait rien dit. De qui pouvait-il s’agir alors ? Comment avait il réussit à l’atteindre, ici ? Ce ne pouvait pas être Ewan, on lui avait affirmé que les recherches n’avaient rien donné, qu’il devait certainement jaillir au plus profond de la mer de l’Est ou probablement dans l’estomac d’un de ces gros poissons, qu’on appelait requins. Repensant à tout ceci l’espoir l’emplit de nouveau malgré elle. Les yeux d’Iannée s’emplirent alors de larmes, et dans un souffle elle dit, osant à peine le croire possible

« Ewan ? »

« Tu en as mis du temps à me reconnaître mon amour ! Est-ce la barbe et les cheveux longs ? »

Il souriait, elle revoyait enfin ce beau sourire. C’était bien lui, mais comment était ce possible ? Et Iannée qui n’avait plus espéré, qui avait fait son deuil, du moins essayé de le faire, s’effondra, pleurant à chaudes larmes, ne pouvant s’arrêter. Son cœur s’illuminait de bonheur, mais un autre sentiment indéfinissable venait se mêler à celui-ci. Ewan, lui, se leva et saisit celle qu’il aimait par les épaules pour la relever et la prendre dans ses bras fort et musculeux. Iannée s’abandonna à cette étreinte, chaleureuse et amoureuse, oubliant tout le reste. Le jeune homme, lui, savait très bien qu’il devait être difficile à croire en son retour pour elle qui l’avait perdu et le pensait à tout jamais dans l’autre monde. Mais il restèrent dans les bras l’un de l’autre, l’un et l’autre pleurant. Combien de temps ils restèrent ainsi, aucun des deux ne put le dire…

Finalement Iannée était heureuse avec son mari. Bien sûr, des précautions furent prises afin que l’on ne découvre pas son identité. Mais tous les deux vivaient à présent en paix et en harmonie, retrouvant leurs jeux, leurs désirs, leurs espoirs et leurs projets d’antan, d’autant plus que si Ewan avait dit vrai, ce dont la jeune reine était persuadée, lui aussi était devenu immortel. (le secret de cette immortalité sera certainement révélée en RP)

Iannée, quant à elle assumait de plus en plus facilement et pleinement les fonctions qui lui incombaient. Et malgré toute la réticence dont elle avait fait preuve, elle était devenue une autre femme. Une femme qui assumait de grosses responsabilités, une femme qui malgré son caractère assez particulier, arrivait à présent à vivre dans le palais en toute sérénité.

Un jour cependant, en l’an – 57, alors que Iannée n’avait que 63 ans, elle dut faire face au décès de l’unique alchimiste reconnu du royaume. Il était celui qu’elle avait toujours connu. Un homme qi avait survécu plus d’un siècle grâce à on ne savait qu’elle potion ou magie. Mais voila, en ce jour maudit pour lui, il avait fait une erreur et cela lui avait couté la vie, une vie pourtant si précieuse tellement son savoir était immense et bienfaiteur.

Lorsque la reine apprit cette perte, elle fut bouleversée. Elle se rappelait tout le bien qu’il avait fait pour son royaume, de sa tour se dressant fièrement dans les montagnes, qui plus tard, furent renommées « Montagnes Dorcha ». Par surcroît, Iannée eut la lourde tâche de devoir nommer un autre alchimiste, quelqu’un qui serait digne de confiance et aussi compétant que Crain. Elle demanda ainsi conseils aux gens l’entourant, son mari le premier, puis son conseillé le plus fidèle. Finalement, elle finit par désigner l’apprenti de Crain, un jeune homme, à l’époque assez sérieux, sain d’esprit d’apparence et sans passé effronté ou vie de désabusé. Il semblait sans tâche.

Elle convia alors Urien Gathren, apprenti du défunt Crain à un déjeuné officiel au palais. La jeune femme organisa à ‘laide de ses cuisinières, un repas simple mais distingué, et le tout dans la plus grande simplicité. Les convives furent réduits à la seule présence d’Ewan Eagle, Iannée Kirwan et son conseiller et bien sûr leur invité.

Le 27 avril -57, Urien Gwathren fit alors son entrée au palais, pile à l‘heure de sa convocation. Le repas dura quelques heures, pendant lesquelles tous les quatre discutèrent, se testant mutuellement avec une intelligence particulière. Lorsque l’issue de ce déjeuné se profila, Iannée officialisa la fonction d’alchimiste de l’homme et l’autorisa, aussi, selon son désir, à officier dans la tour de son maître.

Iannée et Ewan, ne pensaient pas avoir un jour le temps de concevoir un enfant, un héritier, mais leur amour se consumèrent bientôt et il donna l’occasion à un enfant de se développer. Durant neuf mois, un petit être, que tous parent aime à chérir, même encore dans le ventre de la maman, prendrait forme et vie. Néanmoins, une inquiétude naissait dans l’esprit d’Ewan. En effet, il n’avait jamais vraiment raconté à Iannée ce qu’il lui était arrivé lorsqu’il avait disparut, mais cela le tourmentait de plus en plus.

En effet, voici moins de quatre ans de cela, l’embarcation où Ewan officiait fut prise dans une terrible tempête. Les gréements lâchèrent rapidement et le pont supérieur noyé avant même que les hommes eurent pu se mettre à l’abri. Le navire avait sombré en quelques instants. Tous les hommes moururent, y compris Ewan Eagle. Lentement il s’était senti glisser vers les profondeurs noires et froides des abysses de la mer de l’Ouest. ¨Puis quand soudain, il pensait que tout était fini pour lui, l’image de Iannée, toute de blanc vêtue lui était apparue. Ce n’était pas elle, il l’avait su même sur le moment, mais cette image lui avait donné espoir et chaleur en son cœur. Un sentiment de bien être et comme une lumière qui l’emportait. Le bonheur suprême avant la mort. Mais non ça n’avait pas été la mort qui l’avait pris. IL avait été emmené dans un autre royaume, auquel il n’avait rien compris. Tout semblait étrange des objets qu’il ne comprenait pas l’entouraient. Puis, une voix douce, chaleureuse et apaisante lui avait dit :

« Ewan Eagle ton heure n’est pas venue, tu as une dernière mission à accomplir. Bien sûr nous te renvoyons là bas en vie, ce qui signifie que tu auras un prix à payer pour cette vie. Prends garde à tes actions mon fils. »

Puis avant qu’il n’ait pu ouvrir la bouche, il était allongé sur une plage. La lumière étincelante avait disparut mais le soleil l’avait aveuglé quelques instants durant lesquels il avait tenté de reprendre ses esprits. Et ce fut ainsi qu’il était rentré à pieds à Minas NedhEmyn . Mais cela, il ne l’avait raconté à personne, même pas à sa bien aimée. Pourtant, à présent, cela semblait nécessaire, au cas où ce serait leur progéniture qui paye le prix de sa résurrection.

C’est au sixième mois de grossesse qu’il se confia à sa femme sur le sujet. Contrairement à ce qu’il pensait celle-ci fut sereine, un peu trop peut être. Ils prévinrent tout de même la guérisseuse, Arwen, celle qui avait pris Iannée sous son aile lorsqu’elle était encore enfant. Néanmoins, tout se passa bien jusqu’au terme.

Le jour de l’accouchement fut jour de fête dans tout le royaume. La maman fut choyée, et la tension était palpable dans tout le palais. Ce fut à minuit pile que le petit Lilian prit sa première respiration. Déjà il avait des petites oreilles pointues et des petites bouclettes dans ses cheveux bruns. Un petit nez retroussé tout mimi. C’était un bébé à croquer ! Néanmoins, Arwen le prit directement pour l’ausculter, en prévision de ce qu’avait dit Ewan.

« Oh mon Dien », avait elle juré.

« Qui a-t-il Arwen ? » s’était inquiété le père, à voix basse pour ne pas affoler Iannée.

« Je ne sens pas de cœur battre ! Il n’a pas de cœur ! Comment cela est ce possible, on ne peut vivre sans… »

« Le prix à payer. Il faudra que nous le surveillions… »

L’enfant s’était fait baptiser le jour suivant au Lac Cenedril Geal, cette magnifique étendue d’eau où toute els couleurs se mélanges dans un parfait ensemble limpide et féérique. N’importe qui pouvait venir. Iannée avait ouvert la cérémonie à tous. Et depuis, Lilian grandit et avait vécut avec son handicap, étonnamment. Les Dieux pouvaient faire d’étranges dons comme d’étranges sacrifices. Car dans l’absolu, on ne pouvait pas aiment blesser le garçon d’un flèche dans le cœur. Mais en contrepartie, son métabolisme était plus fragile. Pourtant il fut élevé comme n’importe quel enfant de son âge. Et durant cinq ans il en fut ainsi.

Pourtant, bientôt cette paisible petite vie fut bouleversée. En effet, Aldérante avait pour habitude de faire du commerce avec une autre île du triangle des Bermudes. Le seul inconvénient, celle-ci n’abritait que des hommes. Eux même faisaient du commerce avec le continent. Or un jour l’un d’eux eut le bec trop ouvert et les continentaux, un petit groupe de quelques hommes furent mis au courant sur l’existence d’Aldérante. Ainsi fut rompu le calme de l’île.

En août -50, des centaines d’hommes armés jusqu’aux dents envahirent l’île par l’ouest. Ils avaient l’expérience du combat, ça oui. Mais ils ne savaient pas que Iannée était prête a les affronter. Elle avait réunis ses meilleurs archers et ses meilleurs combattants. Que des volontaires, car elle avait pour principe de n’obliger personne à se battre. Il s’agissait là d’une tâche engendrant de nombreuses fâcheuses conséquences. Des corps mutilés, des femmes et des enfants violés, des âmes torturées pour les survivants et surtout du sang, encore et toujours du sang. Rien de beau dans la guerre, rien de beau dans cette guerre. Tout devait finir vite. Mais malheureusement notre Reine n’avait pas prévu qu’ils prennent l’île par plusieurs flans. Ils avancèrent aussi par le désert, face à la cité. La jeune reine, allait et venait des camps de soldats à ses appartements, discutait avec les commandants et mit en place une stratégie qui consistait d’une part à prendre l’adversaire de front avec la moitié des soldats et d’autre part à les prendre de revers avec l’autre moitié. Ainsi occupés par l’avant ils ne se soucieraient pas des flancs. Une tactique efficace, mais longue à mettre en place. C’est tout de même ainsi que les Aldérantéens gagnèrent cette bataille au bout de deux mois.

Les séquelles furent immenses. Il y eut beaucoup de blessés et les prisonniers se virent envoyer dans une prison spécialement faite pour eux. Gador o Angol fut placée à la frontière du désert. Un unique champ de force très puissant, et les prisonniers ressentaient les méfaits du temps et de la peur des lieux. Seuls quelques gardiens les surveillaient et les soignaient.

Mais cette guerre avait marquée une nouvelle erre. Le Second Age commençait.

Avec le Second Age venait son lot de problèmes. Tout d’abord, il y avait la reconstruction des bâtiments, puis le soutient des familles des victimes et tutti quanti. Certains voyant le désordre qui régnait dans certaines parties du royaume en profitèrent pour commettre de petits délits, plus ou moins grave. Iannée outrée par le comportement vile de ses sujets organisa alors un banquet qu’elle fit précéder d’un discours, sur le soutient, l’honneur et le respect. Ce discours resta d’ailleurs dans plus d’une mémoire. La jeune elfe commençait à fatiguer, depuis plusieurs nuits elle ne dormait plus, soit parce que ses songes étaient hantaient par els fantômes de la guerre, soit parce qu’elle était trop angoissée pour ne serait ce que penser à sombrer. Elle avait peur pour son fils qui plus est. Il était tout jeune et durant toute la guerre elle avait tout mis en œuvre pour qu’il soit sain et sauf. Ses nerfs ne faisaient que lâcher peu à peu. Mais elle n’aurait pas de repos encore. Au solstice d’été de l’an – 45, elle eu la stupeur de découvrir les agissements malsains de son alchimiste. Lui, en qui elle avait confiance, lui à qui elle avait plus d’une fois confié son fils, dépassait largement ses compétences. Il entreprenait des recherches illicites, il s’était mis en quête de pouvoir. Comment avait-elle découvert tout cela ? Lors d’une visite de courtoisie, pour savoir s’il allait bien, il était parti dans des délires littéralement loufoques. Il parlait de pierre philosophale, de source de vie, de pouvoir suprême. C’est ainsi que Iannée, songeant d’abord à son peuple démit Urien Gwthren de ses fonctions, et l’envoya en exil dans les terres lointaines du désert. Il ne pourrait revenir que lorsque son esprit serait à nouveau sain. Mais elle ne le revit jamais, et ne sut jamais ce qu’il était devenu.

Ainsi tout s’arrangeait petit à petit, la vie reprenait son court mais la peur subsistait encore un peu. Pour la première fois dans l’histoire des actes de violences avaient lieu un peu partout. Iannée, toujours aux petits soins avec son enfant et son mari, ne s’était toujours pas reposée comme il se devait. Et les problèmes eux non plus ne se reposaient pas. Elle courait de partout pour résoudre le moindre problème, si bien qu’un beau jour elle tomba dans les pommes. Elle avait beau être un elfe, elle n’était pas invincible, la fatigue pouvait la prendre comme le tout un chacun. Ce fut Dame Arwen qui s’occupa d’elle. Cinq jours durant, elle ne quitta pas le lit et ce fut son mari Ewan Eagle qui prit tout en charge. Il se rendit ainsi compte à quel point c’était dur de gérer un royaume en entier. Mais il n’eut pas de chance. Au troisième jour de repos de sa chère et tendre, les gardiens du Palais vinrent le prévenir qu’un genre d’ombre s’approchait dangereusement par l’est. Ewan n savait pas ce que c’était et ils n’avaient plus d’alchimiste pour l’instant personne n’avait été nommé. Le jour suivant, les gens commencèrent à devenir violent comme jamais il y eut même quelques émeutes qui éclatèrent. Et plus les jours passaient, plus la situation s’aggravait. La garde dut se mettre au travail, les soldats furent rappelés. Le Chaos total commençait. Quelques années passèrent, l’ordre était table, mais des choses étranges se déroulaient la nuit. Uniquement la nuit. Des gens parfois allaient voir les guérisseurs de la cours, pour des symptômes étranges, ou des difformités. C’est ainsi que la peur s’installa parmi les populations. Les petits assauts nocturnes avaient obligé Iannée d’instaurer un couvre feu. Au cours des ans, diverses rumeurs parvinrent aux oreilles de la dirigeante. La plus inquiétante, un alchimiste aurait créé une armée de démons. Comme les hommes, l’histoire se répétait encore et toujours. Mais là il pouvait avoir plus de puissance, et il était en tain de rallier les dragons, très certainement. C’était une très mauvaise chose pour Aldérante, elle risquait d’être ruinée. Cependant voilà, ces créatures ailées cracheuses de feu, étaient neutres et intelligentes surtout, elles n’aimaient pas se faire contrôler et mépriser. Or les elfes, eux, avaient toujours gardé leur respect envers eux. Ainsi l’ancêtre des dragons de l’époque décida, alors que la situation devenait critique, de s’allier aux créatures de la nature, à la population innocente et au cœur pur d’Aldérante. Iannée en fut à la fois surprise et tout aussi reconnaissante. Ils convinrent alors tout deux d’un rendez vous. Là ils se lieraient à jamais, Dragon et elfes et autres peuples à l’âme encore pur d’Aldérante. Iannée et Siniyu se rencontrèrent alors au bord du lac Cenedril Geal. Tous deux récitèrent une formule magique, celle du lien qui les unirait à jamais, et ils se promirent de garder le secret à la vie à la mort. Suite à cette cérémonie, ils discutèrent la nuit durant, pour mettre en place un nouveau plan défensif, une manière de contenir le mal. C’est ainsi, en l’an -30 que naquit l’école des Dragonniers d’Aldéante. Iannée fut la première à se former, avec Siniyu. L’apprentissage fut rapide, c’était comme si ils étaient fait depuis toujours pour être liés. Puis tout s’enchaîna…

Ce mouvement des dragons contre lui n’avait pas du tout plut à Trajan. Iannée savait qu’il ruminait du haut de sa tour une prochaine vengeance, aussi se préparait elle le mieux et le plus vite possible à une guerre prochaine. Tout le monde s’activait en silence, la peur régnant toujours. Tout le monde se méfiait de tout le monde, s’était vraiment un temps de guerre. Seuls les proches se parlaient avec liberté. En quelques mois seulement tout fut prête, sauf els dragonniers. Seuls trois étaient opérationnels. Trop peu, mais l’assaut fut si vite donner par l’alchimiste fou, comme Iannée le nommait qu’ils n’eurent pas le choix. Les combats eurent lieux dans les Lowlands, entres les montagnes des Soileir Creag et les montagnes Dorcha. Cette bataille fut très rude. Les puissances étaient similaires, mais les démons créés par cette ombre créée par Trajan. C’est au cours d’un affrontement sans nom contre le directeur du mal, que Iannée perdit son ami Siniyu. Elle était verte de rage car l’alchimiste avait obtenu très certainement ce qu’il voulait. Son chagrin fut long à apaiser, mais elle se devait d’être forte pour mettre un terme à se défilement de morts et cette coulée de sang. Elle conduit alors le combat vers la mer de l’est, Amdir Aear. Là elle déchaîna toute sa puissance et les bataillons cupides de Trajan furent emportés par des immenses vagues qui avaient plus la forme de Siniyu.

Dans toute cette pagaille, Iannée en avait délaissé son fils. Du moins elle l’avait laissé vivre sa vie, et surtout elle avait cessée de le surprotéger. Elle l’avait juste laissée aux bons soins de sa suivante. Elle la connaissait depuis sa plus tendre enfance, et la jeune reine lui faisait une totale confiance. Mais voilà, alors que la guerre était fini, que la fureur avait été déversée, tout le monde avait enfin put rentrer chez soit en toute quiétude. Du moins pour ‘instant. A son retour, Iannée, elle avait retrouvé sa famille, et son fils lui annonça qu’il avait mise enceinte la fille de la suivant de sa mère. Cela ne se faisait pas à la cours, amis la jeune mère n’en voulut aucunement à son ils et lui conseilla même de reconnaître son enfant. Mais tous n’étaient pas de cet avis. Ils pensaient qu’ainsi l’enfant ne serait pas en sécurité. Bien sûr Iannée reconnut son erreur mais elle insista pour que le nouveau né este au Palais pour bénéficier d’une plus grande protection et de la chaleur d’une famille. Ainsi, la petite Salema, née en l’an -21 grandit auprès de sa mère et près de sa grand-mère qui la chouchoutait. Malheureusement, tout n’était pas rose encore dans le monde extérieur, et la petite fille n’eut pas le temps de connaître son père, Lilian. L’année suivant sa naissance, celui-ci tomba malade. Iannée fit de suite appel à leur nouvel alchimiste qu’elle avait nommé juste avant la deuxième guerre, et il détecta dans cette maladie, un poison fatal. Il n’y avait aucun remède, le jeune homme mourait à petit feu sous les yeux de tous. Il demanda qu’on l’assassine, la souffrance étant trop grande. C’est à cette époque que Iannée se rapprocha de la mère de sa petite fille et toute deux pleurèrent dans les bras l’une de l’autre. Jamais la jeune reine ne laissait transparaître sa douleur aux yeux du peuple, son mari et sa belle fille furent les seuls à la voir en état de faiblesse. Mais le temps passe et le chagrin aussi. Alors, lorsque la petite démone que Salema était eut l’âge, Iannée convainquit sa mère de la mettre à l’ordre des dragonniers, pour qu’elle soit formée. Iannée sentait le lien présent en elle…

A présent, privée de son fils, Iannée cherche tous els moyens pour faire sombrer Trajan, cet alchimiste fou, machiavélique et dangereux pour ses sujets. Elle met aussi un point d’honneur à protéger sa famille, que ce soit son mari Ewan qui la soutient tout le temps, ou sa petite fille Salema (cf histoire du personnage), mais aussi Dame Arwen et la mère de sa petite fille. La Reine, est digne de son titre, du moins elle fait tout pour. Elle s’implique énormément dans l’apprentissage des dragonniers, et donne même des cours aux premiers cycles lorsqu’elle en a le temps.